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Premier sang, Amélie Nothomb

20 Février 2022 , Rédigé par Estelle Publié dans #Roman

    Amélie Nothomb nous raconte l'enfance, l'adolescence et le vie de jeune adulte de son père, Pierre Nothomb, diplomate belge décédé en mars 2020. Elle décrit les vacances chez Pierre Nothomb - le baron - , arrière grand-père d'Amélie - au château de Pont d'Oye, des vacances insolites au cœur d'une tribu d'enfants pauvres livrés à eux-mêmes. Elle relate aussi la prise d'otages qu'a vécue son père, consul au Congo-Kinshasa en 1964, et dans laquelle il a joué le rôle d'interlocuteur

   Un bel hommage à son père. Un livre bien écrit.

   "A la microscopique gare de Hablay-la-Neuve nous attendait une charrette tirée par deux chevaux, conduite par l'homme à tout faire des Nothomb qui s'appelait Ursmar. J'exultai de parcourir en cet équipage les six kilomètres qui nous séparaient de Pont d'Oye. Bon-Papa affichait désormais un air terrible. Au loin, je vis une tour jaillir de la forêt. Le Pont d'Oye m'étonna plus qu'il me déçut. Vu d'ici, il paraissait encaissé ; à mesure que l'on s'en approchait, on le découvrait érigé sur un promontoire. Le moins qu'on puisse dire est qu'il ne ressemblait pas à un château-fort : on aurait pu créer pour lui l'appellation de château faible. Cette élégante bâtisse du dix-septième siècle avait connu des jours meilleurs. Sa beauté, qui consistait surtout dans son emplacement, adossé à la haute forêt et surplombant le lac, sentait le délabrement. Ce qui le sauvait était sa couleur, un lavis de coq-de-roche qui, à la lumière du soleil, se déclinait en nuances d'ocre rose et de pêche de vigne."

   "L'été 1964, l'ambassadeur de Belgique me nomma consul à Stanleyville. Laissant ma famille dans la capitale, j'y atterris pour prendre mon poste. Le pays était alors en proie à des querelles intestines explosives et une rébellion qui se voulait marxiste couvait dans tout le pays depuis l'indépendance. Le 6 août, commença ce qui devait être la plus grande prise d'otages du vingtième siècle. Les rebelles s'emparèrent de la ville et les mille cinq cents Blancs qui y habitaient devinrent otages. Les nouveaux maîtres de Stanleyville avertirent les autorités de la capitale que, s'ils n'acceptaient pas leurs conditions, les otages seraient exécutés."

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P
Je ne lis pas Nothomb, mais ce livre-ci m'attire assez bien...
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