Vita Brevis, Jostein Gaarder

L'auteur acquiert la lettre réponse de Floria AEmilia aux "Confessions" de Aurèle Augustin - ou Saint Augustin - et la traduit pour nous. On se prend au jeu et on croit à la découverte d'un Codex Floriae remis ensuite au Vatican.
La lecture de la première partie de ce roman est agréable. Le texte tourne ensuite à un discours à charge, sans réponse - et pour cause - de "l'accusé".
Il s'agit d'une lettre écrite par une femme amoureuse, abandonnée et blessée, qui ne pardonne pas à Saint Augustin de lui préférer la chasteté et l’évêché d'Hippone.
Une réflexion néanmoins intéressante sur le célibat des prêtres et la vision que peut avoir Dieu sur l'amour.
"Des années se sont écoulées et l'époque où nous vivions enlacés est bien loin ... Aussi ai-je conscience d'écrire tout autant à l'Eglise chrétienne qu'à toi seul, puisque tu es aujourd'hui un homme de grande influence."
"A moins que ce ne soit notre profonde amitié dont tu aies le plus honte ! De nombreux hommes osent moins entretenir un lien d'amitié avec une femme qu'une relation sensuelle et charnelle. C'est malheureusement d'autant plus fréquent que ces hommes ont reçu une formation philosophique ; la faute en revient, je pense, à l'enseignement des manichéens et des platoniciens."
"Permets-moi de te rappeler quelques vers de Horace : "Vis comme si chaque jour devait être le dernier.""
"Les oiseaux pour moi se sont tus. Les fleurs ont à jamais perdu leurs belles couleurs. Plus personne ne s'est penché sur moi pour respirer ma chevelure. Plus personne n'a posé les mains sur mon corps."