La Porte, Magda Szabo

    En cette période de fêtes, il arrive souvent que l'on fasse des séjours prolongés dans des librairies à la recherche d'une perle rare à offrir. Cet hiver, vous n'avez pas pu manquer un livre de poche intitulé La Porte illustré d'un joli vantail bleu en couverture. Ce roman a été réédité pour commémorer les 10 ans de la mort de son auteure en 2007.
   Cette grande dame des lettres hongroises est née en 1917 d'une famille bourgeoise protestante et comme elle le disait en interview : elle a donc toujours protesté ! sa vie durant. Elle fut mise à l'index durant l'époque communiste et son génie éclata par la suite, dès la fin des années 1950.
   La Porte nous raconte la relation qu'avait l'écrivaine avec sa vieille domestique. Une femme revêche, austère et secrète qui ne voulait laisser entrer personne dans son logement. Très digne, fière et maîtresse femme dans sa rue, cette personne âgée était pourtant d'une grande générosité, mais d'abord si revêche que notre auteure en a souvent pleuré. 
   C'est un roman très sensible, émouvant et tout en nuances sur la relation humaine.  L'action se situe dans les années 1950 ou 60, à une époque où le couple d'écrivains était mis à l'écart et vivait de petits boulots indignes d'intellectuels.
   Ce roman a reçu le prix Femina en 2003 et c'est un chef d'oeuvre traduit dans le monde entier. Je vous le conseille si vous voulez vous plonger dans la vie d'une rue de Budapest avec ses personnages familiers.